Hylios - présentation

Anecdotes :

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Histoire :

Le jour se lève et Hylios est déjà réveilé. Déjà fatigué... Et pourtant, la journée ne fait que commencer. Que la vie à Reiver est exténuante. Ses journées se résument à se lever, manger, s'entraîner, partir en exploration, revenir, manger, partir de nouveau en exploration et revenir à nouveau pour prendre son dîner et aller dormir. Oh, ces journées présentent quelques variantes parfois, mais elles se résument à ça pour la plupart. Il soupire, encore allongé. Et des souvenirs lui remontent alors à l'esprit.

La première chose à laquelle il pense, ce sont ses parents. Il ne se souvient que vaguement de son enfance. Dans les brumes de sa mémoire, l'image des visages exténués de sa mère et de son père apparaissent. Ils marchent, dans le désert, la nuit, grelottant de froid dans leurs vêtements déchirés. D'aussi loin qu'il se rappelle, ils avaient toujours vécu dehors, dans le monde hostile qu'était l'extérieur. Mais sa mère lui avait raconté que ses propres parents vivaient à Helion. Un refuge dans l'horreur, dont ses grands-parents s'étaient faits exclure pour une histoire de rébellion étouffée dans l’œuf. Le jeune homme ne sais pas pourquoi il se rappelle de ça. Ce n'était pas une histoire heureuse, ni un héritage familial appréciable. Mais, d'un sens, ce que sa mère lui avait raconté était devenu l'une des raisons pour lesquelles il était ici, à Reiver. Non pas pour retourner au dôme, non. Il n'en avait aucune envie. C'était plutôt le contraire.

Il se lève, s'étire. Ses pensées explorent sa mémoire à nouveau et il se rappelle la mort de ses parents. Notamment, celle, traumatisante, de sa mère. Attaqués par une escouade de Reiver, justement. Son père était mort rapidement. Lui, il avait été blessé plutôt gravement et laissé pour mort. Sa mère, ils l'avaient gardée en vie et lui avaient fait subir des choses que son esprit d'adolescent à peine âgé de 14 ans avait rayé de son esprit. Il n'en subsistait rien, mis à part un sentiment d'horreur. La suite est plutôt floue. Il sait que sa mère était très amochée, désespérée, mais vivante suite à l'attaque et qu'elle l'avait emmenée dans un camp, créé par des survivants, appelé Steros. Ils avaient été pris en charge par ces gens, adorables. Ils avaient soignés leurs blessures. Et sa mère et lui commencèrent une nouvelle vie.

Hylios regarde dehors. Le temps est clair, bien que le ciel jauni par les catastrophes naturelles qui avaient perturbé la planète ne laissaient quasiment jamais entrevoir un bout de ciel bleu. Pas de nuages, ni de tempêtes en approche. Il s'habille, se prépare et sort. Son regard se porte sur la vie de la caserne. Des images de la vie à Steros et de son passage là-bas s'invitent involontairement devant ses yeux. Il revoit les visages joyeux, l'entraide, la bonne entente, la jovialité. Il revoit ses sessions d'entraînement, lorsqu'il était arrivé à sa dix-neuvième année, pour devenir protecteur. Il se rappelle de la bienveillance de ses collègues et des personnes qui l'entouraient. Il se souvient de ses camarades. Nori, Caelyne, entre de nombreux autres. Il n'a pas oublié leurs prénoms. Mais Reiver n'est pas comme Steros. A Reiver, l'humiliation, la méchanceté, dénigrer les autres sont monnaie courante. L'ambiance est tendue, même entre collègues. Les conditions de vie sont dures, les supérieurs hiérarchiques sont autoritaires et sévères. Il soupire. Combien de temps tiendra-t-il encore dans cet environnement ? Pourtant, il le fallait. Qu'il tienne.

Le jeune homme se dirige vers le réfectoire, affiche un sourire factice à ses collègues. Malgré le dégoût qu'il ressent pour cet endroit, il est plutôt apprécié de ses partenaires de mission. Il est agréable, drôle, gentil, mais sait être strict et sans pitié quand il le faut. Il est surtout discret, ne fait pas de vagues. Il obéit bien et avec précisions aux ordres qui lui sont donnés. Ses supérieurs le remarquent parfois pour sa docilité, mais ne lui prêtent pas plus d'attention que ça. Exactement ce qu'Hylios veut, exactement ce qu'il lui faut pour mener sa mission à bien. Alors qu'il salue du geste usuel de la main un gradé qui vient de passer, et même si son visage ne montre rien, un dernier souvenir lui remonte en tête. Il y a déjà 5 ans qu'il avait été convoqué dans le bureau du Guide et que le Lieutenant de l'époque lui avait attribué une mission spéciale. Se porter volontaire à la milice Reiver. S'y intégrer, gagner la confiance de ses supérieurs. Tout y découvrir, tout retenir, tout analyser. En savoir le plus possible, jusqu'à attendre un signe de leur part. Puis tout s'enclencherait. Et il aurait un rôle primordial à jouer là-dedans. Cela pouvait prendre 5, 10 ou 15 ans, lui avait-on dit. Mais sa mère étant morte depuis quelques années et son coeur étant loyal à Steros. Il avait accepté. Le Guide était celui qui avait raison. Steros lui manquait, pour sûr. Il n'y avait pas remis un pied et n'avait eu aucune nouvelle depuis ce jour-là. Mais il tenait.

Hylios mange en compagnie de ses camarades. Il sourit, il fraternise. Il commence même à en apprécier certains. Mais il garde bien au chaud, dans un coin de sa tête, qu'un jour, il devra peut-être les tuer. Même s'il préférerait l'éviter, cela pourrait arriver. Alors, dans son coeur, il garde ses distances et aux yeux des miliciens de Reiver, il est toujours ce mec sympa et souriant. Et c'est ce qu'il fait. Il sourit.